Auteur/autrice : Paul Sernine

Succédant à la Dauphine en 1962, la Renault 8 perpétue une tradition initiée par la 4CV en 1948, celle du tout à l’arrière. Plus facile et moins chère à fabriquer qu’une traction, elle requiert cependant plus de doigté tant la tenue de route peut s’avérer piégeuse. Ce défaut initial fut paradoxalement un avantage, tant la R8 devenait plaisante pour qui savait la cravacher. Dans cette optique, Renault n’hésite pas à lancer des versions sportives et abordables, Gordini puis S, afin de séduire une clientèle jeune, sportive et pour tout dire un peu casse-cou. Cette réputation flatteuse à l’époque devint même…

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Lorsque Peugeot, poussé par l’État, prend possession de Citroën à partir de 1974, le constat est simple : faire le ménage parmi les projets coûteux, élaguer la gamme des produits en fin de carrière ou sans avenir et relancer la machine sans trop s’exposer financièrement tout en affinant des projets de long terme. Cependant, cette politique prudente et intelligente n’exclut pas de faire des coups. Avec un produit déjà amorti depuis 1972 et facilement adaptable, Peugeot va offrir à Citroën une petite citadine opportuniste : la LN, qui deviendra en évoluant la LNA. En mélangeant habilement une caisse de 104…

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Avec la Bagheera, Matra avait enfin rencontré le succès commercial. Cependant, la petite sportive de Romorantin n’était pas exempte de tout reproche et son héritière devait impérativement corriger le tir afin de s’imposer à l’exportation, et notamment en Allemagne. Les ingénieurs de Matra cherchèrent donc à améliorer la même recette avec la Murena. Malheureusement, les difficultés du début des années 80 pour le groupe PSA empêchèrent la Murena de se faire une place au soleil, ne restant que quatre petites années au catalogue avant que Matra n’abandonne les sportives pour se concentrer sur sa nouvelle poule aux œufs d’or, l’Espace.…

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Fruit d’une utilisation intelligente de l’existant, le Rancho est, d’une certaine manière, l’anticipation de ce qui deviendra plus tard les SUV. Dérivé d’un utilitaire en fin de carrière, utilisant un patchwork d’organes mécaniques Simca et usant d’artifices malins pour se grimer en baroudeuse, la Rancho marquera son époque malgré une diffusion relativement confidentielle. Joliment dessinée, amusante à regarder et intéressante à manier (y compris en tout-terrain malgré l’absence de transmission intégrale), elle séduira une clientèle originale désireuse de se démarquer. Production (1977-1983) : 56 357 exemplaires Lieu : Poissy (78) et Cerizay (79) pour la base Pick-up, Romorantin (41) pour…

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Qu’il est difficile de succéder à une icône. Auréolée de ses succès en compétition et d’un certain succès commercial, l’A110 oblige Alpine à soigner son héritière et décide de faire un pas de côté en montant en gamme. D’une certaine manière, l’A310 paiera le fait de n’être pas l’A110 malgré un design réussi (surtout en 4 cylindres) et des performances tout à fait dans le coup. Elle aura beau, dans ses versions 4 et 6 cylindres, détenir le titre d’Alpine la plus vendue jusqu’à ce qu’elle soit détrônée par la nouvelle A110, rien n’y fera : elle restera une mal…

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La M35 est la première pierre visible de Citroën dans le domaine du moteur à piston rotatif. Plutôt qu’un modèle à part entière, il s’agit d’un prototype à la fonction bien précise : valider certains concepts techniques en vue du lancement d’autres voitures plus ambitieuses d’une part, et préparer le public à la rupture technologique à venir d’autre part. En effet, Citroën s’est associé depuis quelques années au constructeur allemand NSU pour développer et industrialiser le moteur Wankel et ainsi perpétuer sa qualité de défricheur technologique après la traction et la suspension hydropneumatique. La M35, vendue à des fidèles volontiers…

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Alors que l’AX s’était habilement démarquée de la 205 pour séduire une clientèle différente, PSA retombe dans ses vieux travers initiés par la 104 (et ses dérivés LN/LNA et Samba) et dérive directement la nouvelle Saxo de la Peugeot 106. Malgré la tentative de positionnement différent pour les deux voitures, nul ne peut ignorer le clonage tant les silhouettes sont identiques (les portes en témoignent). Malgré cette tare initiale compréhensible pour les économies d’échelle, la Saxo réussira à tirer son épingle du jeu malgré des ventes bien inférieures à sa sœur sochalienne : normal car sa carrière fut bien plus…

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L’apparition de l’AX au milieu des années 80 est une vraie révolution pour Citroën. Elle dispose enfin d’une vraie citadine adaptée à son marché, moderne, ingénieuse et qui complète parfaitement l’offre de Peugeot au sein d’un groupe PSA enfin cohérent. Plutôt que de cloner une 205 qui cartonne sur ce marché, Citroën va faire un pas de côté et proposer une offre différente, axée sur des qualités nouvelles : légèreté, sobriété, praticité et bon marché. Il ne s’agit pourtant pas d’un modèle low-cost, puisqu’elle dispose de sa propre plateforme et des derniers moteurs de PSA (le TU qu’elle étrenne), mais…

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Lorsqu’en octobre 1950 la vénérable firme Hotchkiss présente sa nouvelle berline réalisée avec le concours de l’ingénieur Jean-Albert Grégoire, la presse reste perplexe : il s’agit peu ou proue du Prototype R présenté en 1947, à la calandre et à quelques détails près. Si la voiture dénommée désormais Hotchkiss-Grégoire reste aussi prometteuse techniquement, elle n’a que très peu évolué dans son style et son constructeur s’avère mal armé pour produire une telle automobile. Intéressante à bien des égards, cette Grégoire pleine de promesses n’arrivera jamais à convaincre : problèmes industriels, coût prohibitif, design daté et luttes d’ego feront de la…

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La Dyane est une automobile complexe à comprendre : très proche (trop ?) de la 2CV, techniquement comme stylistiquement, elle démontre les hésitations de Citroën à remplacer l’une des deux icônes de sa gamme et son désir de profiter encore longtemps d’une plate-forme et de motorisations amorties depuis longtemps. Pourquoi lancer en 1967 un tel modèle ? Sans doute pour animer la gamme à moindre frais en attendant les vraies nouveautés (GS et SM), pour soutenir la 2CV face à la Renault 4, pour utiliser le bureau d’études de Panhard alors désoeuvré, et avec le secret espoir que cette nouvelle…

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