Abonnez-vous à la newsletter

    Inscrivez-vous dès maintenant ! La newsletter Haxo n'existe pas encore, mais vous serez parmi les premiers à la recevoir lorsqu'elle verra le jour

    Ce qui se passe en ce moment

    4Ever Paris Tour : redécouvrir Paris en Renault 4 électrique

    21 mars 2023

    Peugeot 309 : la lionne de Poissy

    14 mars 2023

    La voie du milieu : Après moi le déluge

    11 mars 2023
    Facebook Twitter RSS
    Facebook Twitter LinkedIn
    Station HaxoStation Haxo
    samedi 1 avril 23
    • Accueil
    • Les Machines
    • La Culture
    • Les Hommes
    • Les Lieux
    • Alternatives
    • Choses Vues
    • Contact
    Station HaxoStation Haxo
    Accueil»Les Machines»Avia S199 : des Messerschmitt (ou presque) pour Israël
    Les Machines

    Avia S199 : des Messerschmitt (ou presque) pour Israël

    Par Paul Sernine8 juin 2022Mise à jour :20 juillet 2022Aucun commentaire6 min de lecture
    Partagez moi
    Facebook Twitter LinkedIn WhatsApp Email Telegram

    Alors que le jeune État d’Israël doit lutter pour sa survie dès les premiers jours de son indépendance, en mai 1948, son Armée de l’Air n’est qu’embryonnaire. Face à la menace, cette dernière commande l’un des rares avions rapidement disponibles et sans contrainte diplomatique : l’Avia S199 de confection tchécoslovaque. Ironie de l’histoire : cet avion est une version dérivée de l’emblématique Messerschmitt BF-109 G nazi.

    Une force aérienne créée dans l’urgence

    Dès avril 1948, alors que se profile la fin du mandat britannique et la proclamation de l’État d’Israël, les autorités sont sûres de deux choses : la guerre est proche et leur armée de l’air, la Sherout Ha Avir, n’est pas prête. L’embargo maintenu par les États-Unis sur les livraisons d’armes limite les possibilités et la branche aérienne doit se contenter d’une poignée d’avions, essentiellement de transport. Certes, elle a pu se procurer au début de l’année deux exemplaires du Mustang P-51, récupéré en contrebande des immenses stocks de la Seconde Guerre mondiale, mais cela ne suffira pas à combattre la menace annoncée des armée unifiées de la Ligue Arabe (Egypte, Syrie, Jordanie, Liban mais aussi Irak, Arabie Saoudite et Yémen du Nord). Il faut donc se tourner vers un fournisseur peu regardant qu’Israël trouvera en Europe.

    L’Avia S199 sous ses couleurs tchécoslovaques

    L’Avia S199, un drôle de dérivé du Messerschmitt Bf-109 G

    Durant la guerre, les puissantes industries tchécoslovaques, tombées dans le giron allemand, vont produire de nombreux armements pour le Reich, et en particulier des avions. Ainsi, Avia, filiale aéronautique du groupe Skoda, produit-elle 4 147 exemplaires du Messerschmitt Bf-109, le célèbre chasseur allemand et rival du Supermarine Spitfire. Une fois le conflit terminé, Avia tente alors de continuer la production tant pour équiper l’armée tchécoslovaque que pour l’export et faire rentrer des devises. Si les machines et les plans, ainsi qu’un certain nombre de pièces détachées, permettaient un redémarrage de la production, manquait tout de même une pièce maîtresse : le moteur. Le 12 cylindres en V inversé Daimler-Benz DB605 A1 équipant les Bf-109 G s’avérait rare en cet après-guerre. De toute façon sa dernière évolution équipant le G n’était pas réputé fiable. Les ingénieurs tchécoslovaques eurent donc recours à des moteurs Junkers Jumo 211F bien plus courant.

    Des moteurs Jumo plus lourds et moins puissants

    Bien que leur architecture soit proche du DB605 A1 (12 cylindres en V inversé), les Jumo 211F équipant jusqu’alors des bombardiers Heinkel 111 étaient bien plus lourd tout en offrant moins de puissance (175 chevaux de moins). Pour adapter ce moteur à l’Avia S199, il fallut modifier tout l’avant de l’avion. De même, une nouvelle hélice adaptée au couple du moteur fut installée. Si de loin, le S199 ressemblait au Bf-109, de près il s’apparentait à un véritable bricolage. En outre, les 211F ne disposait pas de synchroniseur permettant le tir au travers des hélices. Dans l’absolu, l’Avia S199 restait une belle bête, dérivée d’un avion qui avait fait ses preuves et gardait un certain prestige. Dans la réalité, il s’avérait bien moins efficace que les versions allemandes. Moins puissant et plus lourd, il rendait 100 km/h en vitesse de pointe (590 au lieu de 690), montait moins haut (9 000 mètres contre 11 000) mais surtout, s’avérait très délicat à piloter. Avec un moteur plus lourd de 20 kg, le centre de gravité de l’avion n’était plus le même, rendant le décollage comme l’atterrissage très risqué. Enfin, la mitrailleuse était difficilement réglé sur le pas de l’hélice, risquant l’accident au moindre tir.

    Racket tchécoslovaque

    Cependant, l’Avia S199 avait un avantage : il était disponible, et rapidement en plus. Produit depuis 1947, il était facile d’en libérer quelques exemplaires et de les transférer en Palestine. C’est ainsi que les chefs de la division aérienne du nouvel État israélien doivent se résoudre à accepter les conditions tchécoslovaques pourtant prohibitives : près de 200 000 dollars par avion, quand un Mustang d’occasion peut se négocier à moins de 5 000. Un véritable racket qui n’empêche pas Israël de s’offrir 25 de ces nouveaux joujoux pourtant surnommé « mulets » par les tchèques eux-mêmes. Un premier contrat pour 10 appareils est ainsi signé le 29 avril 1948, rapidement suivi par un deuxième de 15 appareils.

    A la guerre comme à la guerre

    Les avions sont d’abord démontés puis transportés par avion vers Israël où ils doivent être remontés. La division aérienne de l’armée devra se contenter de 24 appareils, l’un d’eux étant étant gravement abîmé lors du crash du Douglas C-54 Skymaster le transportant. Il servira de banque d’organe. Les pilotes doivent faire avec ces drôles d’oiseaux, eux qui, pour la plupart étrangers, étaient jusqu’alors plus habitués aux montures occidentales. Ils s’aperçoivent rapidement que ces faux Bf-109 sont de bien piètres chasseurs. Outre leurs défauts déjà cités, ils souffrent d’une qualité de fabrication médiocre, de cockpits peu adaptés et d’un système de freinage aléatoire. Affectés au Squadron 101, ils doivent malgré tout s’acquitter de leur tâche.

    Quelques victoires pour le mulet

    Dès le 29 mai 1948, 5 exemplaires du S199 s’attaquent à une colonne égyptienne. Certes, un avion est abattu mais l’ennemi part en déroute, surpris de voir les Israéliens disposer d’une aviation, fût-elle de bric et de broc. Quelques jours plus tard, un Avia descend deux C-47 Dakota égyptiens transformés en bombardier, et met en fuite l’escorte de Spitfire. Sans doute faut-il saluer le courage, l’audace et l’habileté du pilote, Moddi Allon, plus que les qualités du Mezec (mulet en tchèque) mais tout est bon à prendre dans ce début de guerre difficile. Les Avia S199 souffriront malgré tout durant cette première guerre au point de ne plus être qu’une poignée à la fin de la guerre. Une seule autre victoire aérienne lui est attribué, le 7 juin 1948, contre un Spitfire. Petit à petit, ils seront remplacés par Supermarin Spitfire justement, racheté soit en Tchécoslovaquie (encore), soit en Italie.

    Voir des dérivés de Messerschmitt Bf-109 défendre le ciel d’Israël a du sembler bien ironique aux acteurs de cette première guerre israélo-arabe tant ces derniers avaient représenté la puissance de l’Allemagne nazie, mais à la guerre comme à la guerre et il semblait difficile de faire la fine bouche. Une fois l’armistice conclue, la Heyl Ha Avir se tournera vers la France pour lui acheter ses Mosquitos, puis des MD-450 Ouragan en attendant la livraison de Mystère IV.

    Avia Avion Bf-109 Chasseur Israël Messerschmitt
    Article précédent1 000 Bornes : le jeu des coups fourrés
    Article suivant Automobiles Mors : les prémices de Citroën 

    Articles similaires

    Peugeot 309 : la lionne de Poissy

    Maserati Quattroporte IV : fin de règne

    Fengshen-Citroën XM 2.0 et XM 3.0 : les fausses jumelles

    AMX-10RC : char ou pas char ? Non, Roue-Canon !

    Berliet PCM-RE : Paris n’est pas Londres

    Renault Talisman : née trop tard

    Ajouter un commentaire

    Laisser une réponse Annuler la réponse

    Dernières publications

    4Ever Paris Tour : redécouvrir Paris en Renault 4 électrique

    21 mars 2023

    Peugeot 309 : la lionne de Poissy

    14 mars 2023

    La voie du milieu : Après moi le déluge

    11 mars 2023

    Maserati Quattroporte IV : fin de règne

    5 mars 2023
    Lancer une recherche
    Machine à voyager dans le temps
    A découvrir également

    Sikorsky S58 / H-34 : peinture rose et rouge à lèvre pour Screaming Mimi (Riptide)

    Bitter Type 3 : lâchée par Isuzu

    Alpine A110 : les chiffres de production de la Berlinette française

    Danjoon Medusa : le monospace star (de cinéma)

    Abonnez-vous à la newsletter

    Inscrivez-vous dès maintenant ! La newsletter Haxo n'existe pas encore, mais vous serez parmi les premiers à la recevoir lorsqu'elle verra le jour

    Suivez nous sur Twitter
    Tweets by 1975magazine
    A propos
    A propos

    Votre magazine culture et mécanique. Accrochez vos ceintures et voyagez dans le temps et les disciplines sans quitter votre siège.

    Les incontournables

    Station Haxo : l’oubliée du métropolitain

    9 juin 2022

    Davide Arcangeli : deux œuvres majeures en héritage

    30 juin 2022

    Et si… Hubert O’Neil avait sauvé Venturi

    28 juin 2022
    Les derniers commentaires
    • Paul Sernine dans IAI Nesher et Kfir : des Mirage sous le manteau
    • Marc Limacher dans IAI Nesher et Kfir : des Mirage sous le manteau
    • Jef dans La voie du milieu : Après moi le déluge
    • Paul Sernine dans Citroën en Chine : l’impossible conquête de l’Empire du Milieu
    Facebook Twitter LinkedIn RSS
    • Home
    • A propos
    • Contact
    • Mentions légales
    • Politique de confidentialité
    • Politique de cookies
    © 2023 tous droits réservés Station Haxo

    Tapez ci-dessus et appuyez sur Enter pour lancer la recherche. Appuyez sur Esc pour annuler.

    Gérer les cookies
    Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
    Fonctionnel Toujours activé
    Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
    Préférences
    Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
    Statistiques
    Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques. Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
    Marketing
    Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.
    Gérer les options Gérer les services Gérer les fournisseurs En savoir plus sur ces finalités
    Voir les préférences
    {title} {title} {title}